Cosmo Lyo : des fruits, des défis et un soupçon de magie

25.08.2025

Derrière les sachets de fruits lyophilisés arborant le petit astronaute, qui apparaissent de plus en plus sur les étalages du Québec, se cache une aventure aussi savoureuse que le produit lui-même. Cosmo Lyo, entreprise fondée par Vincent Gagnon et Maxime Chalifoux, ne s’est pas bâtie sur un coup de chance, mais sur une série de défis relevés avec ingéniosité, passion et beaucoup de cran.

Une pincée de céréales… et une idée

Tout commence un matin, devant un bol de céréales. Vincent, intrigué par les petits morceaux de fruits croquants qui trônent au sommet de la boîte, se demande ce qui donne cette texture si addictive. « C’était des fruits lyophilisés, mais à l’époque, je ne connaissais même pas le mot », raconte-t-il. Intrigué, il se met à fouiller le web à la recherche d’un lyophilisateur résidentiel. Verdict : c’est dispendieux, rare, et loin d’être un gadget pour amateur.

Mais là où d’autres auraient laissé tomber, Vincent voit un potentiel. Il en parle à Maxime, son complice et les deux se lancent. Un petit lyophilisateur, quelques essais concluants… puis l’idée prend de l’ampleur : « On s’est dit, et si on faisait ça pour vrai ? »

De la maison à l’aventure industrielle

Après avoir maîtrisé la technique sur un petit appareil, le duo comprend vite que pour bâtir une entreprise viable, il faut voir grand. Très grand. Exit les modèles résidentiels, ils plongent dans le monde complexe des équipements industriels. Importation, courant triphasé, normes municipales… rien n’est simple. Il faudra l’aide d’un conseiller municipal, une autorisation spéciale de la Ville de Saguenay et même une signature de la mairesse elle-même pour que Cosmo Lyo puisse s’installer… dans un centre commercial.

« C’est un peu ironique, mais c’est là qu’on a trouvé l’espace et les conditions nécessaires pour installer notre lyophilisateur industriel. » Après des mois de développement, de tests et d’ajustements, Cosmo Lyo est enfin prêt à voir le jour.

Le grand décollage

La première grande sortie publique a lieu lors de la Foire Zone boréale en mai 2024. « On s’est poussés dans le dos pour que tout soit prêt : les sacs, le visuel, le branding… et ç’a été un succès. Les gens capotaient. », se souvient Vincent. Depuis, plus de 50 points de vente ont embarqué dans l’équipage, dont de grande bannière comme Metro, Maxi et IGA, et les collaborations se multiplient avec des entreprises régionales comme Ail du Moulin et le bar laitier Pinocchio pour ne nommer que ceux-là.

Rendre le fruit cool, accessible et extra croustillant

Mais Cosmo Lyo, ce n’est pas qu’une histoire de machines et de logistique. C’est aussi une mission profondément humaine. « On ne voulait pas créer un produit de luxe qu’on achète juste une fois par curiosité. On voulait quelque chose de bon, de nutritif, mais aussi accessible. Quelque chose qui peut devenir une habitude. »

La lyophilisation permet de conserver l’intégrité nutritionnelle des fruits tout en leur donnant cette texture craquante qui plaît autant aux enfants qu’aux adultes. « Voir un enfant croquer dans un fruit lyophilisé et s’illuminer comme s’il venait de manger un bonbon, ça n’a pas de prix. C’est notre moteur. »

Une entreprise à échelle humaine… mais aux rêves cosmiques

Aujourd’hui, Cosmo Lyo continue d’évoluer, un fruit à la fois. Le rêve concret ? Pouvoir transformer du fruit chaque jour, à grande échelle. Le rêve un peu plus fou ? Étendre la distribution à tout le Canada, et pourquoi pas à l’international. Mais pour ça, il faudra encore franchir quelques étapes.

« On n’a pas commencé avec l’héritage d’un proche, ni un gros capital. On a commencé avec une idée, de la passion, on ne chauffe pas le char de l’année. Mais on a un lyophilisateur, et ça, ça peut nous propulser loin. »

Cosmo Lyo, c’est la preuve que les grands périples naissent parfois dans les petits détails du quotidien. Et que lorsqu’on allie innovation, audace et amour du défi, même les fruits peuvent décrocher les étoiles.

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