L’aventure agricole de Sarah Tremblay a débuté en bas âge en mettant la main à la terre pour aider son père à opérer la ferme maraîchère. Ce travail, qu’elle trouvait bien ingrat à l’époque , et son désir d’aider les autres, l’orientait davantage vers le métier d’ambulancière. Au décès de son père en 2015, c’est sa mère Guilaine et sa tante qui ont repris les rênes de la ferme en tournant la page sur les cultures initiales de légumes et de fleurs pour miser principalement sur celle de citrouilles en mode agrotourisme. C’était une idée du paternel puisqu’à ce moment aucune ferme en région n’offrait cette activité automnale. Dès l’an un, les gens étaient au rendez-vous pour vivre cette activité unique. C’est quelques années plus tard que l’idée de devenir officiellement maraîchère germait dans la tête de Sarah. Un jour, elle se pointa chez sa mère avec un carton sur lequel les bases d’un plan d’affaires étaient gribouillées avec la ferme intention de reprendre les opérations en suivant sa propre voix.
« Je ne poursuis pas le rêve de mon père, je poursuis le mien et je bâtis maintenant quelque chose à mon image avec les bases solides qu’il a laissées derrière lui » – Sarah Tremblay, co-propriétaire de la Ferme La Rouquine
« S’accomplir chaque jour » voilà ce qui dirige la vie de Sarah. L’inactivité la dérange et pour cause, elle a même profité de son congé de maternité pour opérer sa première saison à temps plein sur le lot familial. Son plus grand plaisir : développer de nouvelles cultures et innover dans les façons de faire. Trouver des solutions se compare à un jeu pour Sarah. Elle n’aime pas quand c’est trop facile et, n’ayant pas de formation dans le domaine, la méthode essai-erreurs est omniprésente. Une fois son congé parental terminé, elle a repris ses activités comme ambulancière à temps plein l’hiver et mi-temps l’été dès que les tâches agricoles la réclamaient. Elle met tout en œuvre pour offrir à ses clients des produits en respectant le vivant et en misant sur l’efficacité de ses méthodes. Elle vise d’ailleurs un jardin semi-mécanisé et, dans ces temps « libres », elle s’inspire beaucoup de ses lectures et sur YouTube, un bon allié dans son apprentissage.
« Chaque jour est un défi et j’adore ça. Si j’ai de la misère avec une variété de légumes, ça devient personnel, je dois absolument réussir ! Les radis me donnent souvent du fil à retordre et c’est pour ça qu’ils font partie de mes chouchous »
« Quand les gens viennent chez nous, je veux les servir avec un sourire, considérer chaque humain qui passe la porte et faire en sorte qu’il se sente bien.»
La Rouquine a vu juste pour satisfaire sa clientèle. Que ce soit en passant faire le plein de légumes et de produits de boulangerie dont leurs fameuses brioches ou pour vivre une expérience agrotouristique complète, le plaisir est au rendez-vous. En effet, la famille Tremblay-Beaulieu a pensé à tout pour votre visite pour l’autocueillette de citrouille: un accueil chaleureux, une petite marche dans les champs bucoliques pour choisir votre fruit, la dégustation d’une succulente galette et un breuvage chaud qui fait du bien à l’âme pour compléter l’activité.
« Après tout, mon père avait raison : nourrir le monde, c’est valorisant. »
Ce portrait a été rédigé dans le cadre d’un projet porté par le Syndicat des agricultrices du Saguenay-Lac-Saint-Jean.